juste présences

Cela fait quelques temps que je tourne autour d’une notion, l’impossession. J’ai invité à l’explorer ensemble Solène Arbel, Loïc Varanguien de Villepin, Julie-Roger Mazas (avec qui la compagnie mille et un plateaux a l’habitude de travailler) ainsi que Nicolas Maureau et Marie-Bénédicte Cazeneuve avec qui ce sera une première collaboration.

Ces artistes et amis, comédien, danseur, peintre développent chacun d’entre eux, à sa manière, dans sa vie et sa pratique un rapport singulier à cette notion d’impossession. Je ne souhaite pas la définir pour le moment de façon trop collective, mais la laisser ouverte à la façon dont chacun s’en emparera, intimement. Pour ma part, plus j’y "réfléchis" et plus elle m’échappe et c’est précisément dans cet insaisissable que je j’entrevois un possible.

Comme toujours, la forme de ce travail ne m’est pas donnée d’emblée mais "se créera en se cherchant et se cherchera en se créant" ainsi que l’a formulé Solène Arbel à propos du précédent travail que nous avons fait ensemble, Crave de Sarah Kane.

Pour l’heure pas de texte central qui en constituerait l’ossature, mais plutôt l’idée d’une composition d’un ordre fragmentaire. Peut-être s’agira-t-il durant cette première période de convoquer d’abord, encore et toujours, humblement et inlassablement, nos présences à cet état d’impossession, de nous débarrasser, de nous laisser faire à ce qui est là, au temps, en essayant dans un mouvement d’apparition et de disparition, de se trouver un corps inactuel.

Une seule certitude pour le moment, le lieu Les Bazis qui constituent, dans leur obscure et calme clarté, un lieu propre à accueillir le début de ce travail dans ses oiseaux et sa forêt. Ce sera merveilleux de pouvoir inscrire là, dans ce cadre, ce (re)commencement. Christine Monlezun